Les "Prots"

Les "Prots"

Vieille chanson poitevine, dont nous ne connaissons ni l'auteur, ni l'époque, ni le thème musical, parvenue jusqu'à nous grâce à une de mes grand-tantes, Jeanne, la nièce d'Emile Chamfays, qui la chantait souvent et l'avait copiée pour mémoire. Cette chanson était peut-être populaire dans la région de Châtellerault. Un spécialiste pourra peut-être nous en dire plus et nous en donner l'origine (avec internet tout est possible)-AIR DU BAL A L HOTEL DE VILLE

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David Chavanel, connaît l'origine de cette chanson et grâce à lui nous savons qu'elle  était chantée sur l'air d'une valse de Johann Strauss II (le fils), "RathausBall-Tänze" ("Danses du bal de l'Hôtel de Ville") et qu'il faut chercher son origine non pas dans le Haut mais dans le Bas-Poitou. Voici ce qu'il nous dit.
" J'ai trouvé votre page sur la chanson "Les Peurots", dont je connais l'origine. L'auteur : l'abbé ESTEFFE (son châffre est l'abbé Gaël), prêtre et enseignant à St-Jean-d'Angély (17) au début du XXe siècle. Vous trouverez de plus amples informations à la Société d'études folklorique du Centre-Ouest (présidente : Mme FORTIN, La maison de Jeannette, 17 St-Jean-d'Angély). (...) Je vous joins la partition que j'ai refaite pour mon ami Didier Meyre qui en a besoin pour un ouvrage, à partir d'une très mauvaise photocopie fournie par la SEFCO. C'est d'ailleurs en cherchant une version lisible que nous sommes tombés sur votre site...

L'air du "bal de l'Hôtel de Ville" cité en référence sur la partition semble être une valse de Johann Strauss II (le fils), "RathausBall-Tänze" ("Danses du bal de l'Hôtel de Ville"). Il y aurait 11 couplets, peut-être variante de la version poitevine que vous connaissez... Je transmets votre message à Didier Meyre, il a peut-être d'autres informations sur ce certain Abbé Esteffe..."

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Rathausball-Tänze - Johann Strauss II

JohannStraussSohn

Musik: Rathausball-Tänze, Walzer Op. 438 von Johann Strauss II (1825 - 1899) Bild: Neues Rathaus in Wien

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Les "Prots"

Premier couplet

J'avions quat' beaux perots ben gras

Qu'étions tertous malades,

Pour avoir av'lé des "lumas"

qui mangions nos salades.

Ma femme me disit : faut que j' les pesit, y pouvons pu attendre

L'avions l' virouna, n'en guériront pas,

Il faut qu' j'allions les vendre (bis)

Deuxième couplet

A c' t heure je m' dis : j' m'en vas d' cou coup

Finir toutes mes affaires

Et d'main avec nos quat' "perots" j' emmenrons nout' bestiaire

Ma femme et mes viaux, les drôles, mes agneaux

Et jusqu'à ma belle-mère,

Dans un grand bouquion j' nous entasserons

Et j' irons à la fouère (bis)

Troisième couplet

Sur la grande place de Saint-Jean

O y a-t-une estatue

Qu'a l'air de s'amuser "bonnes gens" comme un jo sous une mue

C'est un fier gaillard, qu'a pas l'air raillard

Et fier dans sa culotte

Il est tout en fer, porte un habit vert

Avec une erdingote (bis)

Quatrième couplet

Coume i faisait tout juste clair,

Une boune idée, m'a venue :

Si j' nous installions à tuer l' verre, de conte cal estatue

Tertous sur un banc à boire du vin blanc à s' faire sabrer la goule

Et j' n'en sais trop ren, j' crois ben qu' nom d'un chien,

Ma belle-mère était soûle (bis)

Cinquième couplet

Tout à coup ma femme s'égeaillit

Comme un jo en colère :

Nos "perots" sont tertous partis, à moi donc, quelle misère !!!

Pendant que j' buvions et que j' bavassions,

Tout doucement, par derrière, quêques mauvais calins

J'en sé bin certain

Auront pris nout' bestiaire (bis)

Sixième couplet

Mon drôle d'Ugène qu'est un luron,

Et qu'est fin coume une grôle

Dit sûr que j' les retrouverons, qui dit cou pauvre drôle,

Pour les appeler j'avons qu'à subrer,

y répondrons tout de suite, tout l' monde va subrer

Pour les appeler

I' répondront ben vite (bis)

Septième couplet

J' subrons tertous Ugène et moué et jusqu'à ma belle-mère

La pauv' femme, respect que j' vous dois

En tomba su' l' derrière

Et turlututu subras, subras-tu,

L'en faisait une musique

Et turlututu subras, subras-tu

J'en avions la colique (bis)

Huitième couplet

Tout à coup ma femme me disit,

Entends-tu cou tapage,

Nos "perots" sont pas loin d'ici, entends-tu cou ramage.

Nos "perots" volés se trouvions toqués derrière un tas d' brindilles

I nous appelions et j' leur répondions

Coume qué' qu'un d' la famille (bis)

Neuvième couplet

J' me précipite vers cou l'endrét

En subrant d' toutes mes forces

Et j' vis un grand gas qui courait

Et qu'avait les jambes torses

I m' dit : qui qu' vous v'lez mon ami ?

"J' veux mes malheureuses bêtes".

Comme i s'arrêtait point

J' t'y flanque un coup d' poing

Et j' t'y caboche la tête (bis)

Dixième couplet

A c' t'heure j'y dis c'est pas tout ça

Vous m' devez cinq pistoles

Ou ben avec cou morceau d' bois

J' vous ébouille sur le sol.

Vous parlez d'un gas qui n'attendit pas

Et qui n' fit point d' manières

I m' donne mon argent, j' le serre en disant :

J'ai fait une boune affaire (bis)

(fin)

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Date de dernière mise à jour : 2022-11-13